Un naturaliste touche-à-tout

J.-H. Fabre est l’un des naturalistes les plus brillants et prolifiques du XIXe siècle, inventoriant et valorisant les espèces animales et végétales qu’il étudie, doublé d’un touche-à-tout de génie.  

L'autodidacte

Jean-Henri Fabre en famille à l'Harmas

© Archives iconographiques Palais du Roure – Avignon

À la fois entomologiste et botaniste, précurseur de l’éthologie, aquarelliste, musicien, poète ou encore philosophe, J.-H. Fabre est un autodidacte. Son parcours est atypique : après l’obtention de son brevet supérieur, il devient instituteur à 19 ans. Puis il décroche deux baccalauréats à 21 et 23 ans, trois licences à 24, 25 et 31 ans, avant de soutenir ses deux thèses de doctorat à 32 ans. Il se passionne pour les sciences de la nature et n’aura de cesse de transmettre son savoir, comme l’atteste son œuvre pédagogique. Membre de la Société botanique de France, il travaille pourtant seul, entouré de ses livres, pour décrocher ses nombreux diplômes. Éloigné des grandes institutions ou groupements de chercheurs, il sait cependant s’entourer d’éminents spécialistes avec lesquels il échange sur ses multiples collections. Friand de ces conversations, J.-H. Fabre apprécie tout autant les discussions avec ses élèves. Il parvient à écrire plus d’une centaine d’ouvrages et manuels scolaires avec la même exigence de vulgarisation que dans son œuvre maîtresse, les Souvenirs entomologiques

Le botaniste

À partir de 1842 et pendant près de quarante ans, J.-H. Fabre rassemble et détermine des plantes ramassées dans le Vaucluse, les Hautes-Alpes ou la Corse, avec un même objectif : faire progresser les connaissances naturalistes. Le fruit de ce travail est un herbier remarquable comptant 82 liasses, soit près de 13 000 planches. Impossibles à conserver dans celui-ci : les champignons. Il les récolte à l’automne, les identifie, les dessine puis les peint. Au fil des ans, J.-H. Fabre a réalisé plus de 650 aquarelles de champignons. Ami du botaniste avignonnais Théodore Delacour, directeur à Paris de la Maison de semences Vilmorin-Andrieux, et de Bernard Verlot, chef de l’école de botanique du Muséum, J.-H. Fabre explore avec eux la flore du mont Ventoux et apprend les dernières techniques et avancées en horticulture. 

Aquarelle de Jean-Henri Fabre

Boletus duriusculus Kohl., aquarelle de Jean-Henri Fabre

© P.-H. Fabre. Source : Muséum national d'Histoire naturelle
Aquarelle de Jean-Henri Fabre

Armillaria mellea, aquarelle de Jean-Henri Fabre

© P.-H. Fabre. Source : Muséum national d'Histoire naturelle
Aquarelle de Jean-Henri Fabre

Pleurotus ostreatus, aquarelle de Jean-Henri Fabre

© P.-H. Fabre. Source : Muséum national d'Histoire naturelle

Boletus pachypus, aquarelle de Jean-Henri Fabre, 1890

© P.-H. Fabre. Source : Muséum national d'Histoire naturelle

L’entomologiste

Depuis son adolescence, J.-H. Fabre se passionne pour les insectes. Le jardin de l’Harmas lui permet de créer son « laboratoire d’entomologie vivante » et de les étudier dans leurs milieux naturels. Son sens inné de l’observation et ses prises de notes minutieuses ont servi de fondement à l’écriture des Souvenirs entomologiques et l’ont désigné comme l’un des précurseurs de l’éthologie, la science du comportement animal. 

Le poète provençal

La littérature occupe une place importante dans la vie de J.-H. Fabre. À tel point qu’il est proposé en 1911 pour le prix Nobel de Littérature avec ses Souvenirs entomologiques, ce qui en dit long sur ses talents d’écrivain ! Dans ses écrits, il rend hommage aux insectes, aux métiers, aux saisons… et met également ses poèmes en musique sur son harmonium. Passionné de la langue provençale, il lit Frédéric Mistral qu’il rejoint dans le mouvement du Félibrige, et publie en 1909 un recueil de poèmes intitulé Oubreto prouvençalo, sous le nom de « Felibre di Tavan » (Félibre des taons). 

Plus de 600 aquarelles conservées au Muséum

Ce trésor a été restauré par la Bibliothèque Centrale du Muséum au Jardin des Plantes à Paris à la suite de sa découverte, en 1955, dans les greniers de l’Harmas par son petit-fils. Ironie du sort, l’une des craintes de Fabre était que sa descendance ne s’en débarrasse après sa mort. La Bibliothèque en conserve plus de 600 aujourd’hui dont vous pouvez voir une grande partie en ligne sur son site.

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