Un scientifique pédagogue

Parmi les nombreux sujets étudiés par Jean-Henri Fabre, quelques-uns vont donner lieu à de belles découvertes.

Le précurseur

Entomologiste rigoureux, J.-H. Fabre explique le comportement des insectes par l’instinct, soit une réaction de l’insecte à un stimuli qui n’a pas encore été appris. Ses recherches ont certainement servi à Henri Bergson pour ses travaux sur le sujet. Également considéré comme un précurseur de l’éthologie, il découvre sans pouvoir le spécifier la production de phéromones chez la femelle du papillon Grand Paon. Il faudra attendre plus d’un demi-siècle avant qu’elles ne soient exactement définies, en 1959, comme étant émises sous forme de molécules dans les airs par les femelles. Une découverte majeure, comme bien d’autres. Au cours de ses travaux dans son paradis des hyménoptères (fourmis, abeilles et guêpes), J.-H. Fabre réalise que ce groupe d’insectes est un prédateur d’autres espèces : il pose ainsi, avant l’heure, les bases de l’agriculture biologique qui utilise une espèce pour en réguler d’autres. 

Séance de prise de vue

Séance de prise de vue avec Jean-Henri Fabre

© DR

L’inventeur

Pensant tirer profit de ses connaissances en chimie, J.-H. Fabre effectue des recherches sur la garancine, poudre de racine de garance qui permet de teindre les tissus en rouge, fournissant alors les fameux pantalons rouges de l’infanterie française. De 1859 à 1860, il dépose trois brevets visant à perfectionner l’extraction de matière tinctoriale, par une méthode d’une simplicité étonnante. Mais la découverte de l’alizarine de synthèse en 1868 par deux chimistes allemands sonne le glas de l’industrie tinctoriale de la garance et des ressources agricoles qu’elle représente dans le Vaucluse. Et rend les brevets du naturaliste obsolètes.  

Herbier de Jean-Henri Fabre - Harmas de Fabre

© MNHN

Herbier de Jean-Henri Fabre

© MNHN - A. Iatzoura

Le pédagogue

Jean-Henri Fabre

Henri Fabre dans son cabinet de travail (1913). L'illustre savant devant la petite table sur laquelle il a écrit ses Souvenirs entomologiques

© P.-H. Fabre. Source : Muséum national d'Histoire naturelle

À la fois enseignant, entomologiste, naturaliste, écrivain, chimiste, aquarelliste, poète, musicien, père de famille… J.-H. Fabre a eu plusieurs vies. Dans chacune, il a su trouver les mots pour raconter la nature et partager sa passion et son savoir. Sa collaboration avec l’éditeur Charles Delagrave débouche sur la publication d’une centaine de manuels scolaires et d’ouvrages de vulgarisation scientifique. Les sujets ? Ils sont aussi divers que les sciences du vivant, la physique, la chimie agricole, l’algèbre, l’astronomie, la géologie, la mécanique et même l’économie domestique, thème d’un manuel à destination des jeunes filles. Il publie son premier manuel scolaire en 1862 (Leçons élémentaires de chimie agricole), puis plusieurs livres destinés à la jeunesse : La Terre, (1865), Le Ciel (1866) et Histoire de la bûche (1867). De 1861 à 1870, pas moins de 18 ouvrages scolaires sont édités et certains seront réimprimés jusqu’à 4 fois ! Ses jeunes enfants constituent son premier public et des collaborateurs de choix pour l’aider dans ses expériences et mettre en forme ses idées. Mais c’est surtout grâce à ses Souvenirs entomologiques, publiées en dix séries de 1879 à 1907, qu’il a sensibilisé le grand public au monde et à la vie des insectes et qu’il éveille, encore aujourd’hui, la curiosité des écoliers. 

L'herbier accessible en ligne

L’herbier de Jean-Henri Fabre est un précieux témoignage de l’histoire de la flore régionale. La restauration de cet herbier a été réalisée par le Muséum national d’Histoire naturelle, soit plus de 12 000 planches restaurées, informatisées et accessibles sur la base de données du Muséum.

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