Jean-Henri Fabre
Lorsque J.-H. Fabre acquiert l’Harmas, il en fait son laboratoire à ciel ouvert. À 56 ans, le « Virgile des insectes », comme l’a surnommé Edmond de Rostand, réalise ainsi son rêve et peut enfin étudier à plein temps « la plante et la petite bête ».
Éminent naturaliste – botaniste et entomologiste entre autres –, considéré comme l’un des précurseurs de l’éthologie, J.-H. Fabre est également poète, écrivain, pédagogue, peintre et musicien. C’est en autodidacte qu’il décroche deux baccalauréats de lettres et de maths, puis obtient trois licences en maths, en physique et en sciences naturelles, avant de soutenir deux thèses de doctorat en zoologie et en botanique.
Des dates-clés
1823 : naissance à Saint Léons de Lévezou (Aveyron)
1843 : après avoir obtenu son diplôme d’instituteur, Fabre enseigne à l’école primaire de Carpentras.
1849 : il est nommé comme professeur de physique au collège d’Ajaccio.
1843 : il est nommé professeur au lycée d’Avignon.
1865 : Pasteur vient à la rencontre de Fabre pour comprendre la maladie des vers à soie.
1868 : il est élevé au grade de Chevalier de la Légion d’honneur pour l’ensemble des travaux pédagogiques.
1870 : Fabre démissionne et s’installe à Orange après le scandale provoqué par son cours sur la sexualité des plantes, lors d’une classe du soir à laquelle assistaient notamment des jeunes filles.
1870-1910 : il écrit une centaine de livres pour les élèves et les maîtres.
1878-1910 : parution des 10 tomes des Souvenirs entomologiques.
1879 : il achète l’Harmas.
1910 : il reçoit la médaille d’Or Linné de l’Académie des Sciences de Stockholm lors du jubilé.
14 octobre 1914 : visite du président de la république Raymond Poincaré à l’Harmas.
11 octobre 1915 : il meurt à l’Harmas à l’âge de 92 ans.
Passionné d’insectes
Jusqu’à son décès en 1915, J.-H. Fabre étudie sans répit la flore et les mœurs d’innombrables insectes dans son Harmas. Entomologiste scrupuleux, il dédie sa vie aux hyménoptères et coléoptères. Mais la rigueur scientifique de l’observateur n’a d'égal que l’écriture jubilatoire. Il est l’auteur de milliers de pages au service de ses précieuses « bestioles », réunies dans les 10 tomes de son œuvre majeure : Souvenirs entomologiques.
Amateur de belles plantes
Botaniste autant qu’entomologiste, J.-H. Fabre multiplie les expériences dans sa propriété ou lors d’expéditions sur le terrain. Grâce à Bernard Verlot – du Muséum – et Théodore Delacour – de la maison Vilmorin-Andrieux à Paris –, il reçoit de nombreuses boutures et graines pour agrémenter son jardin et tenter d'acclimater les plantes au rude climat du Sud.
Homme de sciences
Reconnu par ses pairs, J.-H. Fabre entretient une abondante correspondance : John Stuart Mill, Louis Pasteur, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Esprit Requien ou encore Charles Darwin. Ce dernier le qualifie « d’inimitable observateur » dans l’une des deux lettres conservées à l’Harmas et le remercie pour l’envoi de ses Souvenirs entomologiques. Il ajoute : « Je ne pense pas que quiconque en Europe ait été plus sincère admirateur de vos recherches que moi. »
Âme d’artiste
Toujours au service de la science, J.-H. Fabre laisse s’exprimer sa curiosité et sa sensibilité artistique. Il exerce sa plume, au sein du collectif des Félibres, et met en musique ses poésies sur les mathématiques ou sur la cigale, qu’il a tant observée. Ne pouvant garder les champignons dans son précieux herbier, il apprend l’aquarelle et réalise près de 650 feuilles, aussi précises que délicates.
Vers la renommée
La rencontre avec le docteur G. Legros, vers 1906, va sortir le nom de J.-H. Fabre de l’oubli. Avant de devenir son biographe officiel, G. Legros organise en 1910 son jubilé scientifique à l’Harmas puis, en 1913, la visite du président de la République Raymond Poincaré, qui lui exprime les remerciements de la nation. J.-H. Fabre est alors à l’apogée de sa gloire.
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