La salle cinéma

Plongez dans l’intimité de la vie de Jean-Henri Fabre grâce à un compagnon de visite audio en écoutant les 18 podcasts, en français ou en anglais.

Cigale et cinéma

Cicada and cinema

 

 

Français

J’aimerais à présent vous parler de mon frère, Paul-Henri, le photographe attitré de la famille ! De très beaux portraits de mon père sont d’ailleurs de lui. Tous deux ont à cœur l’image et c’est ensemble qu’ils imaginent le scénario de La Cigale. Centré sur la métamorphose de cet insecte, ce documentaire destiné aux scolaires séduit très vite Pathé et intègre dès sa sortie en 1913 le catalogue du label Pathé. De son côté Delagrave, son éditeur, œuvre pour l’adaptation de ses manuels en films pédagogiques. Il faut dire que la description talentueuse de la transformation de la cigale par mon père infusera la transmission du savoir scientifique aux élèves de l’époque.

« La décortication fait de rapides progrès. […] Dix minutes ont suffi pour cette première phase de la transformation. Reste la seconde, de plus longue durée. […] C’est la base d’appui pour ce qui va suivre. Retenue à la défroque par le bout de l’abdomen non encore extrait, la Cigale se renverse suivant la verticale, la tête en bas. Elle est d’un vert pâle, nuancé de jaune. Les ailes, jusqu’ici condensées en épais moignons, se redressent, se déploient, s’étalent par l’afflux du liquide qui les gorge. Cette lente et délicate opération terminée, la Cigale, d’un mouvement presque insensible, se redresse à la force des reins et reprend la station normale, la tête en haut. Les pattes antérieures s’accrochent à la dépouille vide, et finalement le bout du ventre est extrait de son étui. L’arrachement est terminé. En tout, le travail a exigé une demi-heure.» 

Jean-Henri Fabre, Souvenirs entomologiques, Études sur l’instinct et les mœurs des insectes, Série V, chapitre 15. Sciences Nat. Éditeur, 1987 

English

I would like now to tell you about my brother, Paul-Henri, the official family photographer! He is responsible for some very beautiful portraits of my father. Both my brother and father had the gift of the image, and together, they imagined the scenario for La Cigale. Focusing on the metamorphosis of the insect, this documentary intended for schoolchildren very quickly attracted Pathé and integrated the catalog as soon as it was released in 1913. For his part, the publisher Delagrave, worked to adapt these textbooks into educational films. It must be said that my father’s talented description of the cicada’s transformation would influence the transmission of scientific knowledge to students at the time.

“The skinning-operation makes rapid progress. […] This first phase of the transformation has taken but ten minutes. There remains the second, which lasts longer. […] It forms the pivot for what is about to follow. Fixed to his slough by the tip of the abdomen, which is not yet extracted, the Cicada turns over perpendicularly, head downwards. He is pale-green, tinged with yellow. The wings, until now compressed into thick stumps, straighten out, unfurl, spread under the rush of the liquid with which they are gorged. When this slow and delicate operation is ended, the Cicada, with an almost imperceptible movement, draws himself up by sheer strength of loin and resumes a normal position, head upwards. The fore-legs hook on to the empty skin; and at last the tip of the belly is drawn from its sheath. The extraction is over. The work has required half an hour altogether.” 

Crédits

Réalisation : Akken 
Voix : Sonia de Rodellec, Sébastien Landry 
Voix anglaises : Annabelle Broad, Steve Smith 
Créations sonores et musicales : Ludovic Finck 
Mixage : Léonard Lelièvre 
Post-synchronisation : Rupert Rothwell 
Assistante de production : Lola Perret